Sébastien GEORGE et Iza MARFISI ont gagné le Trophée Valorisation Le Mans-Angers, dans la catégorie Transition, pour leur encadrement de la thèse de Aous KAROUI.
Article rédigé par Cécile Everard
Prêts à apprendre ? Allez-y ! Jouez !
Dans le monde des Jeux Éducatifs Mobiles, le laboratoire LIUM a développé un éditeur de serious game (jeu sérieux) adaptable à tous les types d’enseignement. Un résultat de recherche aujourd’hui transféré dans une start-up ayant bénéficié d’un parcours spécifique Deeptech Starter.
Pour apprendre, il ne faut pas « forcément souffrir !» Sébastien George, professeur des universités en informatique, applique à la lettre cette idée au sein du Laboratoire d'Informatique de l'Université du Mans (LIUM) dont il est directeur.
Sous sa houlette et celle de Iza Marfisi, maître de conférences au LIUM, le chercheur Aous Karoui a soutenu une thèse en 2018 portant sur la démocratisation des serious game (jeux sérieux) en contexte éducatif.
« Les jeux sérieux sont des environnements pédagogiques qui s’appuient sur des ressorts de jeux pour favoriser les apprentissages. Tout l’intérêt de notre travail est de soutenir les enseignants pour concevoir ce type d’environnements, en proposant des méthodes et des outils numériques adaptés », raconte Sébastien George.
Cette thèse avait démontré que les jeux sérieux retenaient fortement l’intérêt des équipes pédagogiques, à tous les niveaux d’enseignement. Seulement, ils sont souvent compliqués à concevoir et à développer pour des non-informaticiens.
Il fallait donc fournir les bons outils (des « outils-auteurs ») aux enseignants afin qu’ils créent leur jeu sérieux eux-mêmes, en mode « no code », c’est-à-dire sans qu’ils aient recours à un langage de programmation.
Une méthode de conception « gigogne » adaptable aux compétences et besoins des enseignants
L’équipe de chercheurs a ainsi conçu et développé JEM iNVENTOR, un éditeur qui permet aux enseignants de créer une sorte de chasse au trésor, avec carte des lieux et points géolocalisés, utilisable lors des activités pédagogiques sur le terrain, et ce, quelle que soit la discipline.
JEM est l’acronyme de Jeux Éducatifs Mobiles, cette catégorie de jeux éducatifs rendus possibles par le développement des tablettes et des smartphones.
JEM iNVENTOR propose une méthode de conception « gigogne, car il propose trois niveaux d’approche pour les enseignants, selon leurs compétences et leurs besoins», complète Aous Karoui.
Au niveau Standard, l’utilisateur se voit proposer un modèle de jeu sur lequel il n’a plus qu’à ajouter la partie pédagogique. Le plus haut des niveaux, Expert, rend le jeu complètement personnalisable.
L’histoire ne s’arrête pas là. Les retours ayant été positifs, Aous Karoui a lancé en 2021 sa start-up nommée Mindful House, soutenue par Le Mans Innovation, qui propose une version commerciale de l’outil : Jemos Pro.
Dans la continuité de cette thèse, le laboratoire LIUM s’est aussi lancé dans un nouveau projet financé par l’ANR (Agence Nationale de la Recherche) : SituLearn, qui propose des éditeurs encore plus performants, avec différents types d’activités et de sorties pédagogiques.
Les outils développés par le laboratoire ont par ailleurs convaincu au-delà du monde enseignant. Archives départementales, musées, organismes de tourisme, bibliothèques universitaires ont montré leur intérêt et testent aussi la plate-forme pour leurs propres activités.
Quel accompagnement de la part de la SATT Ouest Valorisation ?
Pour Aous Karoui, « la SATT nous a accompagnés pour faire un dépôt de logiciel auprès de l’Agence de protection des programmes (APP), en accord avec le laboratoire. Elle nous a aussi permis d’affiner notre modèle économique, notamment dans le cadre du parcours Deeptech Starter. Nous avons une licence d’exploitation de JEM iNVENTOR de trois ans, la propriété intellectuelle appartenant toujours à l’Université. Enfin, la SATT nous a permis de participer au Salon Learning Show de Rennes en 2022. » Iza Marfisi ajoute : « Dans le cadre de SituLearn, la SATT nous a aidés à déposer le logiciel et à bénéficier d’un financement de prématuration. »