Au sein de l’Université de Laponie, j’ai participé à la conception et l’étude de plusieurs interfaces innovantes et variées. Les plus notables seront présentés pour ce séminaire : Memory Orb, un appareil cylindrique inspiré d’un artéfact de science-fiction et dédié à la manipulation tridimensionnelle dans des environnements immersifs, Väriwig, une perruque lumineuse interactive pour l’industrie du divertissement, puis deux prototypes avec le projet européen Decochrom dédié à l’exploration et l’exploitation d’écrans électrochromiques transparents et flexibles. En outre, le séminaire terminera par la présentation d’une toute nouvelle interface humain-machine initiée durant cette même période postdoctorale, mais qui devrait néanmoins être étrangement familière pour le Laboratoire d’Informatique Université Le Mans.

Au sein du projet européen Decochrom, j’ai participé à la conception, le développement et l’étude de deux prototypes utilisant des écrans électrochromiques. Ces écrans avaient l’inconvénient d’avoir seulement deux états fixes et unicolores, mais l’avantage d’avoir une faible consommation énergétique puis d’être transparents, flexibles et constructibles à faible coût. Le premier prototype concernait l’élaboration d’une tapisserie interactive connectant plusieurs écrans électrochromiques tandis que le deuxième prototype concernait un appareil porté au poignet similaire à une montre, mais dont l’écran flexible servait de bracelet.

Ce projet concerne la conception et l’implémentation de deux perruques interactives changeant de couleurs suivant différents facteurs tels que les mouvements de la tête, les changements sonores de l’environnement ou la synchronisation avec d’autres utilisateurs. Chaque prototype intégrait 25 sources de lumière individuellement contrôlable et 100 fibres optiques modifiées (avec des poids aux extrémités) pour simuler le mouvement des cheveux. Les prototypes de cette technologie portée ont fait l’objet d’une première étude des utilisateurs (N=10) dans un environnement contrôlé, puis d’une étude de cas avec 4 danseurs professionnels en situation réelle pendant une semaine (incluant un spectacle artistique final). Ce concept, à destination de l’industrie du divertissement, peut aussi avoir des conséquences positives pour les personnes souffrant d’alopécie. Le projet est entièrement libre et la prochaine publication (actuellement jugé par les paires) sera aussi accompagnée d’une documentation complète (ex., les étapes de fabrication, les sources des programmes Arduino et Android, les modèles 3D des impressions et les circuits électroniques) et d’un site officiel.

Après avoir exploré la forme cubique comme appareil personnel dédié à la réalité mixte, j’ai abordé la forme cylindrique. Ce projet est l’implémentation et l’étude d’un appareil inspiré d’un artéfact venant d’une œuvre de science-fiction (Blade Runner 2049). L’appareil est conçu principalement autour de l’intégration de deux cylindres. Ces derniers, l’un dans l’autre, permettent une transformation physique de la structure de l’appareil sur un axe, en l’étirant, le comprimant ou en le tournant avec les deux mains. Cette transformation est mesurée (avec deux potentiomètres) puis répercutée sur du contenu virtuel afin de le manipuler (déplacer, tourner, mettre à l’échelle). Par ailleurs, l’appareil intègre un autre ensemble de composants (ex., 2 codeurs rotatifs et 10 boutons-poussoirs) pour simplifier les interactions à l’aveugle. Finalement, ce memory orb a fait l’objet d’une étude des utilisateurs (N=10) afin de mesurer et comparer (avec les contrôleurs traditionnels de réalité virtuelle) son efficacité, utilisabilité, et charge de travail lors d’une tâche de manipulation tridimensionnelle de contenu en réalité virtuelle. (L’étude s’est tenue fin juin 2022, les résultats ont été analysés et l’écriture d’un article est en cours). Le projet est entièrement libre, la prochaine publication sera aussi accompagnée d’une documentation (déjà en cours de réalisation – https://github.com/memoryorb) et d’un site officiel.